Gérer les hauts et les bas de la surcharge de données

Nous vivons dans un monde avec beaucoup de données. En fait, nous sommes bombardés par elles.
Les estimations suggèrent qu’aujourd’hui, nous accueillons environ cinq fois plus d’informations que nous l’avons fait il y a 25 ans, et que nous traitons autant de données en une journée – environ 34 gigaoctets – que nos ancêtres du 15e siècle en auraient dans leur lifetimes.
Nous avons tendance à considérer toutes ces données comme une collecte de chiffres plutôt froide et rationnelle. Pourtant, au niveau individuel, les informations que nous traitons sont souvent assez émotionnelles.
Un exemple simple est la pesée quotidienne sur un pèse-personne. Avec les applications modernes et les pèse-personnes intelligents, ces données sont collectées et stockées dans le nuage, prêtes à être communiquées à l’utilisateur sous de multiples formes et sur des périodes variées. Pourtant, pour de nombreuses personnes, c’est le chiffre qu’elles voient lorsqu’elles montent sur le pèse-personne qui a le plus d’impact.
Un autre exemple est la possibilité d’obtenir des mises à jour en temps réel de notre situation financière. Nous n’avons plus besoin d’aller dans une banque pour connaître nos soldes ou de lire le journal pour savoir ce qui s’est passé à la bourse. Les appareils mobiles nous permettent de récupérer ces données à tout moment et en tout lieu. Nous pouvons voir les fluctuations de notre valeur nette de minute en minute.
L’information nous a poussés
Même si nous n’essayons pas d’obtenir ce type de données, elles nous sont imposées. Les organes d’information et les médias sociaux fournissent des notifications constantes qui vont des données économiques aux sondages politiques en passant par les résultats sportifs.
Au fur et à mesure que nous traitons ces informations, nous sommes affectés par celles-ci. Les chiffres concernant notre santé, notre situation financière, nos équipes sportives locales ou les événements sociaux et économiques mondiaux ont un impact émotionnel sur nous.
Nous avons étudié comment tout ce traitement de données nous fait sentir et, en particulier, comment les organisations peuvent le mieux communiquer les informations aux consommateurs.
Par exemple, nous savons que lorsque les gens voient les événements dans l’ordre, le « pic » a une influence disproportionnée sur la façon dont ils se sentent par rapport à l’information. Ce qui suggère, par exemple, que le pire de ces pesées quotidiennes est susceptible de se profiler sur une journée plus longue que la moyenne.

(Shutterstock)
De même, le dernier élément d’information – ou la « fin » de la séquence – que les gens rencontrent a également une influence disproportionnée. Cela signifie que notre observateur de poids quotidien est susceptible de mettre davantage l’accent sur sa dernière pesée que sur la tendance (plus importante) de son poids dans le temps. Par conséquent, sa réaction émotionnelle au régime risque de fluctuer autant que son poids, et l’impact de cette pesée plus importante restera en tête des préoccupations.
Ou encore, pensez à l’investisseur qui vérifie régulièrement la valeur de son portefeuille. Nous savons que la valeur actuelle et la valeur la plus élevée auront probablement un effet disproportionné sur son sentiment quant à la réussite de son investissement et pourront influencer sa prise de décision.
Cela pourrait très bien conduire à l’erreur classique consistant à acheter au prix fort (lorsqu’on est excité par les récentes hausses du marché) et à vendre au prix faible (lorsqu’on est déçu par les baisses du marché).
Des tableaux de bord à la rescousse ?
Nous avons trouvéCependant, une interface de tableau de bord sur nos appareils ou services d’information – qui présente les données simultanément – peut atténuer l’impact des pics et des fins d’événements. Les tableaux de bord permettent de voir la tendance dans le temps et de faire une évaluation plus globale des données.
Pour illustrer la différence, revenons à l’investisseur qui surveille son portefeuille au quotidien. L’avantage d’un tableau de bord qui inclut toute la séquence des fluctuations sur une période d’un, trois ou cinq ans offre une perspective de plus haut niveau que les rendements quotidiens du marché.
Cela permet à l’investisseur de se concentrer davantage sur la tendance générale, plutôt que sur les événements de pointe et de fin.
De même, le fait de prendre ou de perdre un kilo ou deux sur la balance en un jour donné est un indicateur moins utile de la progression vers un objectif qu’une tendance aux fluctuations de poids qui s’étend sur des mois ou des années.
Empêche les réactions excessives
Dans les deux cas, le fait de fournir un aperçu plus global des données réduit la probabilité qu’une trop grande importance soit accordée à un ou quelques événements sélectionnés.
Par conséquent, notre investisseur est moins susceptible de réagir de manière excessive aux fluctuations à court terme du marché ou à un pic du marché, et plus susceptible de se concentrer sur le rendement à long terme du portefeuille.
Dans le même ordre d’idées, notre observateur de poids est plus susceptible de se fier à la tendance des données qu’à un seul événement, tel qu’un pic ou une pesée récente.
Globalement, dans un monde où il y a trop de données, nous constatons que l’utilisation de tableaux de bord aide les gens à éviter les préjugés courants qui se déclenchent lorsque nous accordons trop d’attention aux événements récents, ou aux valeurs aberrantes.
Alors que nous nous efforçons de gérer le flux toujours croissant d’informations que l’on nous demande de traiter, nos appareils et services d’information peuvent nous aider en concevant des interfaces de tableau de bord qui remplacent ou, du moins, complètent les notifications momentanées.
C’est une mesure simple qui peut atténuer la surcharge d’informations et, potentiellement, améliorer notre capacité à utiliser les données dont nous disposons pour prendre de meilleures décisions.